Au début des années 1980, la science-fiction étasunienne esquisse la première mise en image d’une esthétique que l’on va bientôt nommer cyberpunk, et dont le décor est planté en quelques lignes : urbain et violent, à peine futuriste.
Après le coursier-messager Johnny Mnemonic (1982), William Gibson donne corps dans Neuromancien (1984) à la figure emblématique du cyberpunk, sous la forme d’un briseur de code – un hacker –, l’un des tout premiers pirates informatiques dont le cerveau se trouve directement branché sur les banques de données.
Innovant et moderne, Neuromancien consacre alors une mouvance réformatrice, véritable renaissance pour une littérature science-fictive alors en panne d’idées.
Après s’être formellement sabordé à la fin des années 1980, le courant cyberpunk vit un âge d’or au cours des années 1990, sous la forme d’une vague post-cyber, avant de connaître un « hiver », qui semble s’être achevé en 2017 avec la sortie en salle du film Blade Runner 2049.
Depuis, les rééditions de classiques, les anthologies et les créations se multiplient et laissent supposer une renaissance du genre cyberpunk.
Toutefois, cette renaissance interroge, de par sa dimension indéniablement nostalgique : avons-nous affaire à une tentative idéologique cherchant à revitaliser le vieux rêve techno-futuriste, ou bien avons nous affaire à une énième opération commerciale visant à exploiter une imagerie qui continue de fasciner ?